La Galerie Maria Lund présente l’exposition “Superpositions” de l’artiste Lyndi Sales
La notion du déplacement – physique et mental – est depuis longtemps emblématique du travail de Lyndi Sales. Avec “Superpositions”, elle affirme son désir d’aller au-delà des limites du visible et de la perception plus conventionnelle.
Le titre de l’exposition se veut tout à la fois concret et métaphorique : Lyndi Sales compose en superposant matières et références ; le spirituel et le mondain, les mythes et la réalité décrit par les sciences, puisant dans ses voyages, son histoire personnelle et ses expériences sensibles. Différentes influences et cultures cohabitent dans sa recherche d’un langage visuel universel. L’artiste fait exister une vision singulière qui surgit d’une perception altérée de l’univers, ouvrant ainsi vers un monde hors-temps et hors-sol. A une époque où l’image est omniprésente et le flux permanent, Lyndi Sales semble revendiquer le besoin de pénétrer d’autres mondes, une imagerie profonde de l’être. La forme matérielle de ses oeuvres est celle de collages, de dessins méditatifs et de textiles dessinés et brodés. Avec leur luminosité intense, les nouvelles œuvres de Lyndi Sales attirent, agissant tel un tourbillon, un vortex, qui oblige le regard à suivre, toujours plus loin.
Sudafricaine très attachée à son pays, Lyndi Sales appartient à une culture et à une réalité complexe et très composite à laquelle son travail fait souvent directement référence (actualités, objets, symboles). Au bagage de ses origines, s’ajouté sa quête personnelle qui l’a conduit à s’intéresser au Bouddhisme et ses stades de vie, tout comme elle a été marquée par le récit des expériences avec la prise de mescaline d’Aldous Huxley relatées dans Les portes de la perception. Sous-jacente dans le processus de création de l’artiste, l’on trouve également l’idée antique selon laquelle chaque trajet de vie est une tentative de reconstituer une identité originelle fragmentée. Cette idée se reflète dans la méthode de travail de Lyndi Sales qui peint d’abord, puis découpe ses peintures pour ensuite recomposer.
Lors de séjours récents chez le peuple Huni Kuin en Amazonie, Lyndi Sales s’est initiée à leur médecine de plantes, l’Ayahuasca. L’Ayahuasca est prise dans le cadre de rituels soigneusement préparés pour permettre à l’individu d’accéder à un état de transe, dans le but de le faire évoluer dans sa compréhension de soi et de ses liens au monde. Partie intégrante des rituels de l’Ayahuasca est le Kéni – des images constituées de systèmes géométriques qui établissent des liens entre la communauté et son territoire (connaissances, culture, histoire et esthétique). L’héritage archaïque non-verbale du Kéni ainsi que les visions et émotions générées par l’Ayahuasca ont rejoint le monde personnel de Lyndi Sales pour se matérialiser dans ses œuvres. C’est ainsi que chacun de ses collages, – des ramifications rayonnants – composés de peintures et de cartes géographiques découpées transpose un récit, ou des sentiments.
Une série de tapisseries et de robes de cérémonie brodées et dessinées se présentent telles des cartographies spirituelles ponctuées par des marqueurs/gri-gris (pierres, morceaux de corne et perles).
En créant des tenues dites “de cérémonie” Lyndi Sales souligne l’importance du rite de passage et met en avant l’idée de l’habit comme seconde peau qui exprime une appartenance et offre une protection dans le voyage de l’individu vers le nouveau et l’inconnu. Parmi les motifs se trouve des fragments de dragons – créature dont la présence en cartographie ancienne signifie la transgression et signe d’une zone interdite où pénètrent seuls les courageux, ceux qui cherchent à voir clair *. Le serpent, symbole de transformation, de renaissance et de sexualité parcourt également nombre de nouvelles œuvres de Lyndi Sales.
Avec Superpositions, Lyndi Sales invite à ouvrir grands les yeux et les émotions, à la rejoindre dans un trajet sans but précis, à un voyage vers nous-même. Pour ce faire elle nous offre des œuvres d’une grande beauté dont l’attrait se compare à l’émerveillement que provoque le déploiement soudain des ailes d’un paon ou le reflet de la lumière sur l’eau. Mais si séduction immédiate il y a et avec elle un propos sur l’enchantement possible, il y a aussi un fort désir de nous inviter à creuser, à connaître et ainsi avancer dans notre rapport à l’autre et au monde.
[Source : communiqué de presse]
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